Investi le 26 avril 2021 par l’Assemblée nationale, le gouvernement que dirige le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge dénommé «Gouvernement des Warriors» totalise une année. Son programme résume les principaux engagements pris par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo devant la Nation, à exécuter endéans les trois prochaines années du quinquennat.
Sondage Les Points, en partenariat avec Le Pélican, s’est donné l’exercice traditionnel d’interroger la population RD-congolaise habitant dans les chefs-lieux des provinces non concernées par l’Etat de siège enfin de savoir ce qu’ils pensent sur le bilan du gouvernement Sama Lukonde.
Un sondage réalisé du 26 mars au 14 avril 2021 autour d’un échantillon représentatif de la population RD-congolaise de 2000 personnes réparti selon la méthode de quota âgée de 18 an et plus, voir fiche technique.
La cote de Sama Lukonde et son équipe en hausse
Après stratification des données récoltées sur le terrain, il ressort globalement de cette enquête que le Premier ministre Sama Lukonde dont la cote était faible à sa nomination 19%, il voit sa cote augmenter de 26% à ses 100 jours, et grimpe encore dans l’opinion et réalise une opinion positive de 58% après une année de travail.
En détail, son programme comporte 15 piliers regroupés en 4 grands secteurs de la vie nationale, à savoir: Politique, justice et administration publique; Économie et finances; Reconstruction du pays et Social.
Néanmoins, la première année du gouvernement Sama a été marquée par le «Programme de développement à la base des 145 territoires». Ce méga projet est évalué à 1,66 milliards USD pour améliorer les conditions et cadres de vie des populations rurales. Il sera financé principalement par les ressources du gouvernement de la RD-Congo. L’apport des partenaires au développement sera également sollicité pour l’accélération de sa mise en œuvre au bénéfice de la population. Les «Warriors» sont également au front pour la réussite de l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu pour la paix et la sécurité dans cette partie de la RD-Congo. La tendance actuelle est plutôt et toujours partagée quant à la réussite de l’état de siège. Le doute découle de quelques poches de résistance dues notamment à la présence de quelques personnes mal intentionnées dans la chaine de commandement, lesquelles n’hésitent pas à vendre la mèche des stratégies militaires et paramilitaires.
Autre prouesse des «Warriors», le dépôt du projet de Loi des finances, exercice 2022. En plus de l’accroissement du Budget, estimé à plus de 10 milliards de dollars, le gouvernement Sama est entré dans l’histoire comme étant le premier à s’acquitter de ce devoir à échéance voulue. Cela n’est pas passée inaperçu dans l’opinion. Il y a également l’augmentation de 30% de salaire de base des fonctionnaires et agents publics ainsi que des militaires et policiers; et le rabattement de l’Impôt professionnel sur le revenu -IPR-, de 15 à 3%.
Ce sondage crédite le gouvernement d’une note positive de 58%, contre 22 de négative et 17% de mitigée, en dépit de la fameuse taxe «RAM» -Registre des appareils mobiles- qui demeure encore le point noir du gouvernement. Suite aux pressions de la population, du Parlement et de la Société civile, le gouvernement central a cédé en supprimant la taxe, qui était très critiquée par les RD-Congolais depuis son lancement en 2020. Les utilisateurs se plaignaient notamment de son coût, entre 1 et 14 dollars voire plus. La grève générale des professeurs et assistants d’universités et instituts supérieurs de la RD-Congo, les guéguerres entre le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique et l’Inspection générale des finances -IGF- suite au détournement et surfacturation des fonds alloués au tournoi interscolaire ont été aussi l’objet de critiques de la part de l’opinion.
Gouvernement : les warriors qui ont accroché
1. Patrick Muyaya, ministre des Communications et médias et porte-parole du gouvernement, 65%
Le ministre Muyaya a inculqué le devoir de redevabilité auprès de ses collègues avec qui il tient des «briefings» autour des sujets d’actualité. Il a littéralement révolutionné la communication gouvernementale. Après plusieurs années, Patrick Muyaya a organisé les «états généraux de la communication et médias» du 25 au 29 janvier au Centre catholique Nganda. «Quelles perspectives pour les médias RD-congolais à l’ère du numérique, des enjeux et défis du développement durable». C’est le thème de ces états généraux ayant réuni pendant quatre jours 150 participants venus de toutes les provinces. Au total, 80 résolutions et recommandations ont été adoptées à l’unanimité par la plénière. L’opinion retient de Muyaya le concept «Changement de narratif».
2. Aimé Boji, ministre d’État en charge du Budget, 62%
Aimé Boji a gagné la confiance des RD-Congolais en organisant les travaux de revisitation du cadre et des structures organiques de l’administration du Budget. Il attend voir son portefeuille jouer le rôle que le gouvernement attend de lui. L’objectif de ces travaux est de consolider l’élan de développement de l’administration du Budget, afin de lui permettre de mieux assurer la mission qui lui revient en tant qu’instrument de conception, d’élaboration, d’exécution et de suivi-évaluation de la politique gouvernementale, dans une gestion financière basée sur les résultats.
La revisitation du cadre et des structures organiques de l’administration du Budget se conforme à la loi du 13 juillet 2011, relative aux finances publiques -l’OFIP- qui prône (1) l’organisation, en un seul texte, des lois de finances, des budgets des provinces et des entités territoriales décentralisées, (2) la budgétisation fondée sur une logique des résultats au moyen de budgets programmes, (3) l’approche budgétaire pluriannuelle, (4) la prise en compte des principes de la libre administration des provinces et de la décentralisation, (5) la redéfinition des budgets annexes et l’instauration des comptes spéciaux et (6) et, enfin, l’unité de caisse et l’unité de trésorerie.
Optimiste, Boji Sangara assure que cette revisitation permettra à son département de mieux assurer sa mission, en procédant à la migration du budget des moyens vers le budget-programme. Ayant pour rôle d’assurer la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière budgétaire, le ministère du Budget espère, pour y arriver, de se munir d’une administration efficace qui cadre avec sa mission. Sa prouesse, le dépôt du projet de Loi des finances, exercice 2022. En plus de l’accroissement du Budget, estimé à plus de 10 milliards de dollars, le ministre d’État Aimé Boji a permis au gouvernement Sama d’entrer dans l’histoire comme étant le premier à s’acquitter de ce devoir à échéance voulue.
3. Gilbert Kabanda Kurhenga, ministre de la Défense nationale, 61%
Les FARDC se lancent dans la bataille de l’autosuffisance alimentaire. En avril 2022, le ministre de la Défense nationale s’est lancé dans une grande bataille d’amélioration des conditions de vie des militaires. Plusieurs actions sont inscrites à son actif, après un grand diagnostic du ministère. Sur le plan social et l’autosuffisance alimentaire, on note l’augmentation de soldes des militaires; le plaidoyer pour le paiement des allocations de fin de carrière au profit de 3000 militaires et l’assurance maladie des infirmes et des décès des militaires; la régularisation du prime de combat dans l’état de siège; la régularisation des primes de combat dans l’état de siège; la relance des activités des plus de 17.000 ha des fermes militaires afin d’alimenter les cantines militaires en produits alimentaires.
Sur le plan logistique, plus de 191 véhicules ont été acquis pour servir de transport à tous les échelons des FARDC et ceux qui sont dans l’état de siège; la relance des activités des ateliers de la base logistique en confection des tenues militaires, mobilier, etc.; le démarrage des activités d’AFRIDEX; la fabrication d’un bateau expérimental à usage logistique et didactique pour les forces marines; la reprise du chantier Pool Malebo pour 190 villas des officiers généraux.
4. Pius Muabilu, ministre d’État en charge de l’Urbanisme et de l’habitat, 60%
Déterminé, le ministre d’Etat en charge de l’Urbanisme et de l’habitat, Pius Muabilu, poursuit son combat. Il a mis tout en œuvre pour barrer la route à tous les spoliateurs impénitents et remettre intégralement l’Etat dans ses droits. Il continue l’opération de la récupération des biens immobiliers de l’État spoliés.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la décision du Conseil des ministres à l’initiative du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, prise lors de la 50ème réunion ordinaire du vendredi 25 septembre 2020, interdisant toute désaffectation ou attribution des biens de l’Etat, en particulier les terrains et les immeubles, et ce avec effet rétroactif à la date de l’acte de spoliation, le ministère de l’Urbanisme et habitat a mis en place depuis le 26 mai 2021 une commission chargée de l’identification des maisons, appartements, locaux et biens-fonds de l’Etat.
Cette poursuite de récupération des biens immobiliers de l’Etat se déroule sans encombre malgré les trafics d’influence et pressions de tout genre, exercées sur le ministre d’Etat, ministre de l’Urbanisme et de l’habitat. Une liste des biens de l’Etat spoliés sur l’ensemble du territoire sera publiée très prochainement pour que la population se rende compte de l’ampleur des dégâts, notamment à Kalemie, Bukavu, Goma, Matadi, Lubumbashi, Kinshasa…
Le ministre d’État Muabilu rappelle que les biens de l’Etat qui relèvent de son domaine privé et qui figurent de manière constante dans le répertoire du patrimoine immobilier de la RD-Congo depuis l’indépendance, sont indisponibles, imprescriptibles et inaliénables. Pour lui, l’acquisition d’un bien du domaine public ou privé de l’Etat obéit au processus prévu par la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à date, ainsi que la loi n°073-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
Dans un autre chapitre, Pius Muabilu appelle au strict respect des dispositions pertinentes en matière de construction. Pour ce, il offre de nouvelles pistes à même de mettre de milliers de Congolais à l’abri des dangers aux conséquences néfastes et fâcheuses, comme ce fut le cas à Matadi Kibala où 25 compatriotes électrocutés ont perdu la vie, le 2 février dernier. Pius Muabilu soutient sans ambages que, pour mettre complètement fin à des pareils incidents, la procédure impose à toute personne, physique ou morale, l’obtention préalable d’un permis de construire. Ce, conformément aux dispositions pertinentes de la règlementation en vigueur en matière de construction en RD-Congo qui stipule ce qui suit: «Quiconque désire entreprendre une construction, à usage d’habitation ou non, doit, au préalable, obtenir un permis de construire». Conséquence: toute construction érigée en violation de cette disposition sera démolie aux frais de son constructeur sans aucune indemnité.
5. Désiré M’zinga Birihanze, ministre de l’Agriculture, 58%
Autre surprise dans ce rapport est le ministre de l’Agriculture qui clôture son bilan avec plusieurs actions inscrites sur son actif. Après l’état de lieux du ministère fait à l’issue des états généraux de l’agriculture tenus du 27 au 29 septembre 2021, le ministre de l’Agriculture s’est lancé dans une bataille sans précédente dans son ministère. On note, pour le compte de l’ONAPAC, l’acquisition d’une unité de transformation et de torréfaction pour une normalisation et standardisation optimale du café produit enfin de garantir la compétitivité du café RD-congolais au niveau international. Plusieurs autres projets ont été également mis en place au niveau national, ce qui a motivé plusieurs partenaires à signer plus de 623 millions de dollars américains pour booster l’agriculture de la RD-Congo.
En synergies avec d’autres ministères au niveau international, le ministre de l’Agriculture a également signé des accords multilatéraux avec la Roumanie, le Kenya, la Guinée Équatoriale, l’IITA et le FAO enfin de rendre l’agriculture RD-congolaise compétitive au niveau international. Pour lutter contre la crise de la farine de blé due à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le ministre de l’Agriculture, en collaboration avec les partenaires, vient de trouver une solution de maximiser l’agriculture du manioc pour le remplacement rapide à la farine de blé.
Outre les cinq premier, le Top 10 est complété par Jean-Pierre Lihau Ebua de la Fonction publique 55%; Aimé Sakombi Molendo des Affaires foncières 55%; Nicolas Kazadi Kadima des Finances 53%; Eve Bazaiba Masudi de l’Environnement 52% puis Julien Paluku Kahongya de l’Industrie 50%.
Hormis ces 10 meilleurs, les ministères de l’Intérieur, Aménagement du territoire, Transport et voie de communication, Infrastructures, Recherche scientifique et technologie, Tourisme, ESU, EPST, Économie nationale, Portefeuille et Affaires étrangères réalisent les actions sans l’accompagnement de la population. Par contre, les actions des ministères de la Justice, Commerce extérieur, Mines, PT-NTIC, Plan, Ressources hydrauliques, Emploi et prévoyance sociale, Droits humains, Hydrocarbures, Affaires sociales, Santé publique, Formation professionnelle, Genre et famille, Relation avec le Parlement, Pêche et Élevage, Entrepreneuriat, Jeunesse, Numérique, Intégration régionale et Développement rural n’ont pas été ressenties dans l’opinion durant leur première année.
Sondage Les Points pour l’agence Le Pelican